Du plaisir qui fascine au désir qui tue.
EXPOSITION « The Incomplete Araki : Sex, Life and Death in the Work of Nobuyoshi Araki » jusqu’au 31 août 2018 au Museum of Sex, New York.
L’exposition de New York « The Incomplete Araki : Sex, Life and Death in the Work of Nobuyoshi Araki » permet un retour sur l’ensemble de son œuvre en un lieu qui semble fait pour elle : le Musée du Sexe (MoSex). La sexualité s’y compose et décompose dans une suite de rémanences explicites et parfois violentes entre la fiction et l’autobiographie.
La production de l’artiste n’a cessé d’alimenter des débats et controverses illustrés ici par des points de vue de ses collaborateurs, muses, autres photographes, critiques et simples fans. Le bondage ouvre chez lui non seulement des visions du corps tout en tension mais aussi un débat incessant entre pornographie, érotisme, sexisme et fétichisation.
Ce n’est là qu’un des aspects des obsessions et des inspirations d’Araki. Il existe à côté une vision sentimentale de la femme et de l’amour initié par sa vie avec femme Yoko morte prématurément. Se retrouve aussi des scènes de rues et de la vie nocturne dans les bas-fonds de Tokyo. La réalité est saisie dans un mixage de raffinement et de rapidité en un geste parfait.
Cachés les visages s’illuminent. Le désir s’image sans pour autant qu’Araki en rajoute. Poses et prises créent moins le rêve et fantasme qu’elles ne sollicitent l’imaginaire. Lèvres entrouvertes parfois les corps semblent nous comprendre comme ils comprennent une forme d’amour, de communauté, d’entente tacite avec la vie comme avec la mort. L’ensemble reste trouble, troublant et fascinant. L’œuvre reste le véritable journal intime ce celui pour qui « photographier est avant tout une façon d’exister ».
Image à la Une © Nobuyoshi Araki, Museum of Sex.