Théâtre d’ombres.
LIVRE « Âmes – Histoire de la souffrance I » par Tristan Garcia aux Éditions Gallimard, Collection Blanche.
Garcia fait retour du plus obscur passé pour tenter de mener vers l’insistant avenir en retrouvant des repères enfouis ou inédits. Il nous entraîne comme si nous devenions un enfant ou un vieillard qu’il faut brusquer un peu, « pour son bien » vers des récits qui sont autant de secrets exhumés. Et ce avant que toutes les âmes ayant perdu leur blondeur d’épi et deviennent grises comme des chats dans la nuit.

La fiction rameute une présence qui n’a rien de forcée pour pénétrer au sein du secret de l’être. Les personnages nous mettent en répons en nous faisant voir d’étranges radiations. D’où l’impression d’un voyage, d’un retour sans l’aller pour espérer rebondir plus avant. Si bien qu’au-delà de la douleur, quelque chose a lieu. La recherche d’un centre à peine perceptible. Le balancement. La berceuse. La fiction fait ce que la philosophie ne fait pas. La première devient le blasphème des discours qui glissent entre les mots des âmes perdues mais retrouvées. Qu’étaient-ils avant qu’elles n’apparaissent ?
Image à la Une © Éditions Gallimard.