Loin du regard des hommes.
Ashley Armitage : “Taking Back What’s Ours”.
Pour ses séances de photographies Ashley Armitage invite ses amies ainsi que leur propres amies : elles boivent du café, mangent des pizzas, écoutent de la musique entre des « shootings » où les femmes sont saisies partiellement nues.
Il s’agit pour la créatrice de donner un point de vue féminin sur la vie intime des femmes. Aimer son corps – dit en substance l’artiste de Seattle – n’est pas facile car ce regard dépend d’une vision induite par une culture patriarcale et capitaliste. Celle-ci réduit le corps féminin à un objet et crée chez la femme un sentiment de doute et d’insécurité.
D’autant que l’histoire de l’art comme de la publicité « implique » une vision d’un corps parfait qui n’a pas forcément à voir avec le réel si bien que les femmes ont souvent l’impression de ne pas habiter leur corps et sont mal dans leur peau.
Les femmes ont toujours l’impression de se couler dans une narration masculine et d’être vues par le regard d’un « autre » qui voudrait les canoniser selon ses propres lois. Mais Ashley Armitage prouve que les femmes ne sont pas que des « muses » obligées de répondre à une beauté standard.
Avec son projet Taking Back What’s Ours, la « marginalisation » de fait qu’impose sur le corps féminin un regard masculin. L’artiste met en exergue des « imperfections » qui sont sensées tuer sinon l’amour du moins le désir. Il y a là toute une révision pertinente des idées reçues. Elle rappelle que chaque femme, telle qu’elle, est reste unique.
Photographie à la Une © Ashley Armitage.