Triangulation de l’hallucination.
Les photographies de Jo Ann Callis sont des empreintes qui changent l’œil en signal. Le regard glisse à travers les interstices, les épaisseurs par la magie de la lumière. Elle devient la marque du manque, le masque du seul horizon et témoigne de la gloire de l’anonymat. Pour l’Américaine la photographie détermine l’espace en labyrinthe enlacé, atteste la folie d’y être sans y être.
Jo Ann Callis rappelle que l’image est un leurre. La présence est là pour séduire, capter et déjouer. La présence se transformant en « artifice », le regardeur devient le témoin inquiet d’une envie ou d’un mystère. Le tout par des postures et des feintes où l’artifice est incarné. La créatrice transforme l’illusion en extase. Mais elle ouvre les yeux du voyeur qui, croyant contempler, dort. Si bien que l’indécence de la femme et d’autres délices deviennent les parures du vide (ou du trop plein de fantasmes) de la pensée de l’homme.
Photographie à la Une © Jo Ann Callis.