Les cendres et la lumière.
EXPOSITION « En scène » de Luo Mingjun du 26 mai au 14 juillet 2018 à la Galerie Gisèle Linder, Bâle.
Existe dans les nouvelles œuvres de Mingjun un processus de captation quasi « photographique » entre autre par le fusain. Les scènes échappent au temps même si elles semblent rattrapées par lui. Reste dans ce jeu ce qui ne peut se passer du réel, mais qui à la fois lui échapper. Le fusain offre une étrange lumière par effet de noirceur. Celui-ci crée des ellipses de réalité. Si bien que ce matériau donne à voir ce qui n’existe pas. Du moins pas « comme ça ».
Ce que le fusain « réfléchit » appartient au domaine du leurre de l’apparence. Il devient l’opposé de la photographie qui comme l’écrivit Denis Roche ne fait qu’entrer « dans la mort plate ». L’artiste offre donc une profondeur que la capture photographique rend irrecevable. Le fusain ouvre un abîme de monde là où tout « s’encendre » (Beckett) afin d’éviter tout danger d’ouverture vers ce qui serait une fausse représentation mais qui échappe ici à l’ordre de la nostalgie. Le passé remonte à travers d’autres types de sensations dans ce qui devient moins une possibilité de voir que l’impossibilité de ne pas voir avec humour et poésie.
Image à la Une © Luo Mingjun, Oel auf Leinwand, Il était une fois, 2012, 190 x 240 cm.