L’essence du monde.
Contre les pseudo-provocateurs qui se contentent de jouer les coloristes et s’affaissent dans l’orthodoxe Sasha C. Bokobza ouvre les paysages les plus simples d’intérieurs souvent a priori sans grâce pour en dévoiler une profondeur le tout dans la recherche d’une réduction à l’essentiel mais de manière significative.
Se diffusent et s’infusent d’autres miroitements où s’inscrivent des narrations décalées mystérieuses à la recherche d’images sourdes qui n’ajoutent rien au réel voire le retranche pour lui donner un aspect viscéral et troublant pour faire un art vivant à travers ce qui est dans le réel morne.
Le traitement des formes entraîne une compréhension charnelle. Le désir n’est jamais très loin. Mais un désir qui s’intéresse à une sensualité particulière et qui n’a rien de sexuel.
Les intérieurs ouverts ne sont plus traités en simple décor. Sasha C. Bokobza dirige vers une solarité qui se découvre peu à peu, voire une solidarité par transformation d’une certaine dureté de l’existence. Jaillissent une plénitude, une liberté d’interprétation des formes et des couleurs.
Thèmes, couleurs, énergies s’y mélangent dans un foisonnement. Il permet de retourner vers le mystère de la création ? L’impression de lumière que cherche à créer la plasticienne est un moyen d’affaiblir les indices de réalité phénoménale ou plutôt les illusions réalistes dans un seuil d’émergence par la stylisation des formes. En montrant moins elles montrent plus car elles forcent à regarder avec une attention accrue.
Image à la Une © Sasha C. Bokobza.