Ravins et ravines.
« Toujours des nanas ! » du 23 au 28 février 2016 à l’Espace Beaurepaire (Paris 10), Carte blanche à Sophie Sainrapt avec Isa Sator, Elisabeth Baillon, Rébecca Campeau, Danielle-Marie Chanut, Paloma Kuns et Catherine Ursin avec la complicité de « l’œil de la femme à barbe ».
Comme toujours avec Sophie Sainrapt et comme avec Isa Sator, Catherine Ursin, le corps ne prend part qu’au déséquilibre. Le Y l’inspire par sauts d’inouïs émois. Un point d’union de gré à gré entre deux gués se dessine. Les formes s’envolent en flots pour les étreintes sous feulements qu’indiquent le jeu des courbes. Au besoin les petites « pestes » font oublier le haut en grasseyant du bas là où le corps s’écope. Chacune ouvre son port de reine et lâche les chiens. L’ut du rut n’est pas forcément très loin. Adossés aux solives les corps fleurissent de leurs puits. Laçage, démâtage, peau halant vers nue et nuées. Lobe se suce, se pince. Les jeunes chairs soutiennent et cognent, s’immiscent entre guenilles. Lorsque Sophie Sainrapt est sel, Paloma Kuns est poivre, et leurs images soudent leurs pôles.
Chaque femme devient dôme et home. Comme l’écrit Sophie Sainrapt « L’altérité est une évidence et la reconnaissance de l’autre avec toutes ses différences indispensable pour la survie de l’être ». Entre autre le féminin. Avec « Encore les nanas ! » il transpire de son indignation et de sa liberté. Il s’abandonne aux forces ancestrales pour toutes les blessées de la vie. Remontent les orées, pointille la commensurable alerte pour que se bredouille le désir. Le corps devient ravin, ravine. Les taches de chair, ça et là « déflagrées », n’ont plus à être pansées ni pensées. Au besoin le corps se palpe solitaire au centre de la pelle où se range le serge et la glu. Ce qui tient d’huile venant du corps est ici lové tête plus basse que le gris dégradé à moins que sur cette tête comme chez Catherine Ursin il pousse des bois à sucer. Bref, chaque artiste devient sorcière. Et qu’importe ceux qui parlent dans son dos : son cul les contemple. Elle sait que celui des hommes est plus facile à gratter que leur cœur et ses mensonges. Les choses de ce monde vont ainsi. Qui tombe chute : et quand tu y-es, tu y-es. Haut les corps ! Tant pis pour qui y laisse des plumes et qu’importe leurs rognures.