Ligne générale et repères.
« François Morellet et ses amis » au Musée des beaux-arts de Chambéry, jusqu’au 19 mars 2017.
L’œuvre de François Morellet est célèbre par ses néons et le géométrisme d’ensembles qui jouent d’un certain minimalisme, d’un art cinétique mais tout autant conceptuel. Cultivant divers phénomènes répétitifs voire lassants, l’artiste est présenté à Chambéry selon une double perspective : d’un côté le retour à l’œuvre et ses fondamentaux et de l’autre une partie de la collection de l’artiste (dont Ellsworth Kelly, Bernar Venet, Victor Vasarely, Sol LeWitt, Piero Manzoni, Almir Mavignier, Bertrand Lavier, entre autres). Celle-ci ne prêche pas forcément pour son œuvre.
Elle est beaucoup moins radicale et complexe qu’il n’y paraît. Naviguant entre deux eaux et puisant à plusieurs sources l’artiste a cultivé un juste milieu propre à séduire les institutionnels d’un art plus ou moins officiel. L’œuvre bouscule mais pas trop. Elle déroge en douceur à la règle puisque demeure en elle une subtile picturalité presque cinétique.
Certes la méthode systémique de l’artiste y est très rigoureuse mais laisse pourtant place une liberté. Des suites de déplacements fonctionnent autour divers segments. Cela ne peut que plaire à ceux qui aiment les logiques arithmétiques comme ceux qui se parent d’un esprit de finesse. Preuve que la Directrice du Musée de Chambéry a parfaitement réussi son coup. Et c’est peut-être à elle qu’il faudrait adresser un vibrant « salut l’artiste ».