Amplitudes chronologiques.
Ferdinand Schmatz, & Maren Gröning, “Heidi Harsieber : always well-behaved”, Fotohof, Salzburg (Autriche), 33€.
Heidi Harsieber ose des prises aussi « déplacées » que paroxysmiques : une vieille femme par exemple masturbe son compagnon Pour autant il n’existe aucun voyeurisme dans un tel travail. Les prises les plus radicales infusent une douceur et une attention qu’on trouvait déjà sur ses photos de cadavres. Pour l’artiste les « seniors » ne disent pas encore adieu à la vie. Au contraire. Sur le seuil des départs, leurs mains ou leur sexe s’offrent encore des instants sans limite. Heidi Harseiber sort de l’envasement glauque en ce qui devient une éternité provisoire d’invisibles essaims. Il y a un comme un pétale blessé sur un visage d’une femme. Celle-ci reste la fièvre de l’homme si bien que cette montée de la sexualité le sauve.
L’Autrichienne ne cultive en rien la provocation. Elle opte pour une vision plus saine que malsaine pour faire surgir l’émotion et la beauté là où on ne les attend pas. D’où la singularité s de vies sauvées de la débâcles et hors fétichisme. Elle prouve que l’art est avant tout une cosa mentale autant pour celle qui la crée que pour celle ou celui qui la regarde. La vraie zone érogène reste le cerveau : il fait prendre conscience de l’excitation sexuelle et invente des fantasmes et rituels qui la nourrissent