Quand le canard rit jaune.
LIVRE DE POÉSIE « Le banquet de plafond » par Jules Vipaldo aux Éditions Tinbad, 140 pages, 18€.
Jules Vipaldo aurait reçu entre autres distinction le prix Marie-Chantal Nobel pour l’ensemble de son œuvre inédite… Son Banquet de plafond n’est pas des livres « goncourables », mais il a bien mieux à faire. Son auteur, grand et beau, du moins si on le croit (mais pourquoi pas après tout puisqu’à « trop lécher le faux on récolte une veste ») ne cultive pas les états d’âme mais les coups de sens et ceux des pieds de l’âne.
Dératiseur de souris blanches, il est « ratpeur » et M.C. de la langue qu’il rattrape par voix de conséquence. Jouant des mots comme des polices de caractère il dérape sans cesse selon un régime poétique d’un genre débridé. Sachant que la chair est aussi faible que l’âme, il malaxe les deux – mais pas au même moment.
Suçant les mauvaises graisses comme le bon picrate Jules Vipaldo prend les mots au dépourvu selon une gloutonnerie non tempérée. La poésie devient une « prozozodie » qui ne peut plaire aux soufis. Ce derviche les fait tourner en bourrique en transformant les soutifs en Graal et sa boutique obscure littéraire en home sandwich. Bon appétit à tous. Et plus particulièrement à ceux qui à ces bêtises comme Cézanne rit.
Image à la Une © Éditions Tinbad.