Derrière l’image.
PHOTOS « Celebrating Girlhood and Feminine Identity » par Melissa Ann Pinney à découvrir sur The New York Times.
Melissa Ann Pinney interroge le rapport au corps, entre le regard sur soi et celui des autres. En détournant les codes de la séduction et de l’érotisme qui, selon Guy Scarpetta sont une « conjonction du maximum d’animalité et du maximum de cérébralité », elle se demande ce qu’est une femme, une fois dit qu’elle n’est pas qu’un corps même si apparemment tout passe ici par lui.
Mais existe quelque chose de tendre, de fragile et parfois de dérisoire sur les rôles qu’on leur fait jouer de gré ou de force. Les salonnières de satin ne sont plus les fonctionnaires formatées de la ligue érotique et dont l’image est feuilletée comme si elles faisaient parti des pages d’un livre de cuisine. Si bien que la chair est ici décalée du rôle qui est attendu.
L’artiste casse repères et codes. Surgissent cernes, vacarmes, mouvements, troubles de l’espace parce que l’espace ment. Voyeur, voyeuse, pénétrée et pénétrant ne sont plus les couples d’un même « char » à bras et à jambes. La femme désignée comme officiante, orante se refuse soudain au rôle qui lui est assignée. Et la photographe veut la ramener à son identité.
Image à la Une © Melissa Ann Pinney, Kasey, Sweet 16.