Tout ce qui reste.
LIVRE DE POÉSIE « Pelotes, Averses, Miroirs » par Patricia Cartereau & Albane Gellé, lecture de Ludovic Degroote aux Éditions L’Atelier Contemporain, 168 pages, 25€.
Patricia Cartereau & Albane Gellé créent un livre mystère et une forme de disparition de paysage mais pour sa re-présentation par des images et une poésie qui traversent les écrans des décors, réinventent la vue et de rameuter l’inconnu.
L’objectif n’est pas tant de découvrir de nouvelles images qu’à jeter la mémoire au vif des destinées de ce qui n’existe plus qu’à l’état de friches ou de cadavres (exquis). Existe chez les deux voyageuses une aversion pour ce que l’image ou le texte possède de plus faussement réaliste dans leur prétention à se croire un miroir du monde.
Les êtres semblent avoir du mal à supporter d’être vus (sinon leurs pieds) et il n’est pas jusqu’aux objets à n’être que détritus. Surgit le risque insurmontable d’un rapt. Émerge aussi la peur de cette chose qu’on ne peut retenir, qui est plus forte que l’objet et qui lui échappe, comme s’il ne pouvait s’agir que de la seule « chose authentique » dont parle Henry James. Le monde est en abîme de monde afin que la remontée des sensations ne soit pas surévaluée par des affects vitaux qui ne seraient pas les bons.
Image à la Une © Éditions L’Atelier Contemporain.