Les gâteries de Philippe Mayaux.
Les moulages, empreintes de Philippe Mayaux sont au service d’un amour fou surréaliste par la reconstruction du dedans et du dehors, de la science et de nature afin de créer une immense métaphore du vivant. Une « gastronomie » hyper-raffinée sous cloche est déclinée ici selon un espace cannibale particulier : ce qui est donné à voir/manger n’est pas la viande mais le cœur, le cerveau, le sexe pour entrer en fusion avec l’autre. L’artiste réinvente la chimère, la vanité, humanise des animaux là où l’érotisme n’est qu’un emballage – ce qui n’enlève rien à sa puissance.
Tout reste de l’ordre du sortilège. Peintures, sculptures, assemblages deviennent de véritables machines célibataires d’un irrégulier de l’art. Il faut donc se méfier de telles pièces montées. Les « Savoureux de toi » n’ont rien de très sage en dépit de leur rose éthéré. Le libidineux se dévoile de la manière la plus drôle et savoureuse qui soit. Le rêve est clandestin mais pour sûr il travaille en une sorte de physique hallucinatoire. L’acte créateur sensoriel devient fondamentalement « politique » dans la mesure où il est l’initiation de productions qui n’ont rien de rétrécies ou de brouillardeuses. L’artiste revendique un « do it yourself », émet des propositions imprévues. Elles éloignent des idées confuses, des peurs hagardes. Bon appétit à tous et en toux sens.
Image à la Une © Philippe Mayaux, Savoureux de toi, 2007.