L’inversion des focales ou le mythe du genre.
Du corps « dérangé » au corps « dégenré » il y a un pas que dans la suite de pionnier comme Michel Journiac, Valentin Perrin poursuit. Mais là où le premier ne cherchait pas forcément la beauté le second la scénarise de manière aussi élégante qu’exorbitante pour la faire éclater de manière spectrale et ironique.
L’œuvre tire sa puissance de feu de cet esthétisme dans le portrait. Il rappelle en masculin ce que Cindy Sherman traite en son radicalisme. Ne rejetant en rien l’illusion du beau héritée de Hegel, le corps est néanmoins objet de subversion.
Le photographe parisien sait qu’il reste néanmoins beaucoup de choses à dire et surtout à montrer en particulier dans la « re-présentation » du corps. Celui-ci pour l’artiste n’existe pas en tant que tel, en tant qu’absolu. Il est dépendant de son contexte : objets, vêtements, mises en scène.
Les oripeaux restent ce qui donne, d’un être à l’autre, la possibilité d’une rencontre et d’une communication. Vêtements et maquillages sont donc des médiums existentiels. Loin de toute superficialité de parure ils inscrivent le corps dans une seconde peau. Elle devient première par le dispositif symbolique qu’ils imposent. Et ce en lieu et place de celle qui – de naissance – ne fut pas la bonne.
Image à la Une © Valentin Perrin, Modèle : Céline Lebrun.