Présence de la photographie.
David Hockney, « Galerie 1900-2000 » lors de Paris Photo 2016 au Grand Palais, Paris.
Les photos de David Hockney saisies entre 1970 et 1975 sont les exosquelettes de ses peintures. La présence physique n’y est donc pas (encore) dédoublée en image-objet : ce sont encore des « self-agents » plus que les « spect- agent » qu’ils deviennent dans les toiles dotées d’une autre vie dégagée d’un reflet passif. Néanmoins, concrétisant, pour la première fois, une forme d’ubiquité réelle, ces expériences photographiques ouvrent au dédoublement spatial.
La photographie propose un rapprochement que la peinture distancie par déplacements En regard du sujet humain réel la peinture opère une augmentation motrice que la photographie ignore. Toutefois celle-ci, et telle qu’Hockney la pratique, éprouve le corps d’une manière particulière. La composition des clichés, leur façon d’appréhender la perception musculaire et les sensations physiques sont perçues de manière corporelle en les transmettant instantanément. « Le cristal temporel » (Deleuze) devient ici le plus petit circuit de déplacement de présence, la plus faible perception d’un écart de soi à l’autre.
Photographie à la une © David Hockney.