Exposition « Francis-Olivier Brunet, peinture / Jeanne Bouchart, sculpture » jusqu’au 06 mai 2017. Galerie Au-delà des Apparences, Annecy.
Entre humanité et animalité, il met à nu les émotions intérieures en se confrontant aux mystères de l’existence.
De quelle manière travaillez-vous ?
La question plastique m’intéresse plus que le sujet en soi ; je peux passer du loup à l’humain ou au paysage très facilement car tout est question de regard. Pour moi, le croquis est remplacé par une idée, une image mentale, le but est de s’étonner et de reproduire non pas ce que l’on a dans la tête mais ce qui est juste à côté, la surprise étant la genèse de toute création. Dans ma peinture, l’utilisation de friches d’atelier (papiers, cartons, morceaux de palettes, etc.), éléments destinés habituellement à la destruction, ont une deuxième vie. Elles renaissent et me permettent de donner du volume, du relief et plus de sens. Ajouts et collages font partie intégrante du processus de création au même titre que le vocabulaire classique de la peinture à savoir les traits et les couleurs. Quant aux fonds, qu’ils soient opaques ou transparents, ils établissent toujours un dialogue avec le sujet…
Quelle musique écoutez-vous dans l’atelier ?
J’écoute beaucoup d’œuvres pour piano (Chopin, Debussy, Rachmaninov, Satie, Beethoven…) et souvent les mêmes œuvres en boucle. Cela devient une espèce de rituel me permettant de trouver plus facilement la concentration. Pour moi, une œuvre réussie est une œuvre mystérieuse qui se rapproche du silence. Ce qui est sûr, c’est qu’à la fin, c’est le silence qui l’emporte.
Quel message souhaitez-vous faire passer ?
L’œuvre d’art est avant tout un espace de liberté absolue, ce qui la rend aujourd’hui si belle et nécessaire. L’œuvre s’inscrit dans une certaine forme de mystère ; le mystère flirte avec l’intemporalité. La plupart des artistes font des œuvres pour devenir éternels, laisser une trace. C’est une manière d’exister et de donner un sens à sa vie. Les œuvres ont forcément un rapport à la mémoire ; elles n’existent que par le regard des autres. Et cette trace est l’affirmation d’un regard, d’un horizon à perte de vue ! Pas de message à faire passer. Aucune certitude. Juste notre fragilité d’homme et ses pensées-poussière.
Image à la Une © Francis-Olivier Brunet, La liberté du peintre. Technique mixte / papier, marouflé / bois, 114 x 163 cm.
vignes
j’aime beaucoup se que vous faites