Mouvements.
EXPOSTION « Body Out of Darkness » de Siegfried Halus jusqu’au 24 février 2018 à la Galerie Daniel Cooney Fine Art, Londres.
Siegfried Halus présente des nus qui jaillissent de et à la nuit. Le photographe autrichien demande à ses modèles au sein d’un temps long d’exposition d’explorer par leurs corps des lieux sauvages de l’Ouest américain.
Chaque prise fait penser à un rite, un mythe si bien que le réel est transfiguré. Il existe là des anges pasoliniens. Le corps devient notre angoisse et notre plaisir (l’un étant proche de l’autre). Dieu est mort, mais qui peut se vanter dès lors de savoir ce qu’est un corps ?
Halus ne prétend pas dévoiler ce mystère. Mais il possède – et c’est déjà beaucoup – le goût des êtres et de leur enveloppe charnelle non virtuelle mais tangible et leur possibilité d’inscription et de subversion. Il sait les débrider, les pousser à leurs limites. Il les sculpte par la photographie qui détruit et reconfigure leur anatomie, redistribue les masses par le jeu de l’ombre et la lumière. Le corps devient le lieu de tous les lieux. Cave, puits, égouts, tombe, église et bordel…
Photographie à la Une © Siegfried Halus, Untitled from the Flashlight Series, late 1970’s.