Le plus profond dans la peinture c’est sa peau.
« Murmures de sous la surface » jusqu’au 14 mai 2017. Galerie Hors-Champs, Paris.
Protéiformes les peintures de Silvère Jarrosson se parent de bien des mystères. La technique n’y est pas pour rien. L’auteur utilise les peaux ou les couches d’acrylique (le blanc en particulier) afin de créer un monde où le mixage et la coulure prennent une puissance simple et forte : celle de la peinture ouverte à tout pour l’extase qu’elle peut offrir. La virtuosité n’y est qu’apparence ou plutôt en trompe l’œil. Le contraste des effets de surface révèle l’unité profonde sous le manteau d’arlequin.
La chimie à laquelle se plie l’artiste est moins au service d’un style que de langage sans artifice formel. Les tentatives successives ou simultanées dans l’ordre des techniques et des jeux ne sont jamais décalques ou parodies. Par la légèreté tout est profondeur. La création est ici plus qu’ailleurs source et conduite. L’œuvre parce qu’elle est forte ne craint donc pas ce qui habituellement est considéré comme un inconciliable « plusieurs » – autant de couleurs que de peaux. Il existe là une authenticité particulière et une de pulvérisation de l’intime. Au profit de la possibilité de transfuge et de trans-fusion.
Image à la Une © Silvère Jarrosson.