Détruire dit-elle.
EXPOSITION « Sors le monde » par Anne-Lise Coste jusqu’au 23 mars 2019 à La FabriC, Fondation Salomon, Annecy.
Anne-Lise Coste poursuit son art-action en « bigger splashes » mais parfois de manière plus détournée. Souvenons-nous de installations d’il y a dix ans. « En une minute », tour échafaudée de bâtonnets posée sur une chaise faiblement éclairée par une simple ampoule selon une étrange monumentalité. « Jamais jamais jamais » (2008) mettait en scène dans un espace aux murs noirs des éléments de la cosmologie personnelle de l’artiste : bougies, ampoules, pages de journaux.
La plasticienne poursuit ses interventions nomades et provocatrices qui cherchent à tourner en dérisions certains « avantages acquis » de l’art et de la culture. Les œuvres créent un étrange principe propre à infuser du chaos dans le chaos pour étreindre un cosmos particulier à coups constructions dérisoirement « idéales ».
Surgissent trois ruptures : avec la figuration factice, une conception classique de la sculpture et avec une critique officielle qui lui tient rigueur de ses choix. Elle dépasse en conséquence les conditionnements liés à l’art comme peut-être à la vie de l’artiste elle-même. Sa vigueur étonnante crée une montée en puissance d’un art qui ne fonctionne plus en ronronnant.
L’acte de performer et de réaliser revient à intensifier des germes intempestifs et à provoquer divers accrocs. La sexualité féminine y trouve son compte. Elle est revendiquée par l’artiste afin de laisser surgir une ambiguïté reconnue comme telle. Elle l’assume afin de décaler de notre univers mental et de lutter contre le fétichisme triomphale de grigris douteux.
Image à la Une © Anne-Lise Coste, Fondation Salomon.