To be or not to be.
LIVRE « Aphorismes de la mort vive » par Christian Doumet aux Éditions Fata Morgana.
L’aphorisme par sa forme condensé est un puissant miroir de poche. Mais il peut facilement devenir déformant à qui recherche plus l’effet que la consistance. À l’inverse de cette dernière posture Christian Doumet prouve que cette haute forme de communication permet de percer les silences insondables par les silences (blancs) qui entoure chaque fragment.
C’est une manière d’ouvrir l’inexprimable loin des lieux où les mots nous lâchent. Ici ils font masse dans la ténuité d’une écharpe de sens. Le vécu y trouve des racines nouvelles par effet de rupture et la sorte de petite mort qui clôt chaque aphorisme avant que la parole reprenne son cours.
Refusant toute superbe et prétention Doumet en profite pour décliner les périmètres identitaires – être ou ne pas être – qui se manifestent d’un texte à l’autre selon diverses surfaces et profondeurs.
L’auteur dialectise les conditions éthiques ou du moins existentielles. D’une façon ou d’une autre l’auteur pascalien à sa façon parie pour l’avenir même s’il est de plus en plus complexe et son horizon confus. Le tout avec espoir, désillusion ou dérision (sans pour autant copier Cioran).
Et s’il est des chemins qui n’aboutissent pas – ne serait-ce pas parce que les hommes restent trop souvent incapables de trouver un sens à l’existence – l’aphorisme est là pour faire plus qu’un simple point. Et ce, en évitant deux suicides pour toute mort vive : celle de l’optimiste qui se noie dans un verre à moitié plein, celle du pessimiste qui opte pour un verre à moitié vide.
Image à la Une © Éditions Fata Morgana.