Sûrs en chair.
Frederika Fenollabatte remet en scène la conception du désir en le plaçant au cœur de l’Histoire. Elle la fait traverser du plus obscur passé à l’incessant avenir. Certes celui-ci est imprévisible : mais le désir tout autant. La romancière le place en une chair riche d’infini au delà de la connaissance qui prétend le mesurer.
Plus que celui du « simple » désir le roman est celui de son inconnu puisque demeure en lui le non prévisible seul porteur d’une relation dynamique. Il ne se limite pas plus à la dualité hétérosexuelle qu’au langage policé. « Les anges de l’Histoire » déborde de toute borne linguistique comme il offre la subversion des images : Frederika Fenollabbate impose par ce biais la nécessaire la jouissance et se pose corporellement dans l’extériorité du monde.
Est ouverte à l’attention intellectuelle l’ascension du corps ici même ici bas. Ce n’est plus un monde des idées ou de l’idéalisme qui est idolâtré. Pour autant l’être n’est en rien réduit à l’animalité. L’amour reste le mot clé, mais il n’est plus décliné sous le registre du romantisme. Le livre lui échappe à jamais puisqu’il ne se situe pas dans le repli mais l’ouverture absolue.
Frederika Fenollabbate, Les Anges de l’Histoire, Éditions Réseau Tu Dois, 394 pages, Paris.