Poétique de la ville.
EXPOSITION personnelle de Marie Bovo jusqu’au 29 juin 2019 à la Galerie Laurence Bernard, Genève.
Dans l’imaginaire de Marie Bovo l’enfer n’est pas en dessous, dans des souterrains. Il suffit de contempler les viles lorsqu’elles dorment et où ronronnent avec leur densité, leur saturation, leur pollution. La photographe n’a plus qu’à en saisir les images d’apocalypse en renversant les prises parfois en sublimes contreplongées.
Marie Bovo aime pourtant les villes. Surtout le Caire et ses labyrinthes, ses lieux complexe où tout se joue avec un certain sens du protocole. La photographe ne cesse de parler ainsi du monde, de la Méditerranée, son histoire, son actualité, sa beauté. C’est là sans doute la partie la plus fascinante de son œuvre. Tout y devient fables merveilleuses là où pourtant la trivialité n’est jamais édulcorée.
Lectrice assidue de Dante, la photographe fait circuler ses propres images comme les mots de Dante voyagent. Existent des territoires en étages ou en cercle chez l’une comme chez l’autre. Et finalement, voire paradoxalement, les deux œuvres se croisent dans un socle commun où des voix et des bruits se croisent là où tout est une présence physique par la force des images.
Image à la Une © Marie Bovo, Cour intérieure 19 novembre 2009. Tirage chromogénique marouflé sur aluminium et encadré / Framed chromogenic print mounted on aluminium. 152 x 120 cm (59.84 x 47.24 in) Ed.3 + 2EA. Photo: Archive Kamel Mennour. Courtesy de l’artiste et Kamel Mennour Paris/Londres.