« Pop Fiction », De Re Gallery, Los Angeles, du 10 septembre au 10 octobre 2015.
Incorporant divers matériaux (la résine, les cristaux Swarovski, l’acier par exemple) Mauro Perucchetti crée des objets toujours percutants et ambigus où l’imagerie pop est transgressée. Même lorsqu’il feint avec son « Don’t Mess With The US » de porter une sorte d’hommage à l’Amérique, la bannière étoilée est aussi dérangée que le fut jadis l’hymne américain interprété par Hendrix. « Pop fiction » est donc le terreau fertile d’une œuvre qui réinterprète les codes dans un geste aussi hypnotique que méticuleux.
L’idée ose la matière et la matière l’idée afin de produire des sursauts face aux symboles du monde. Celui-ci n’a plus comme centre que le bord. Les médicaments moulés et rangés avec méthode jaillissent dans une décharge de couleurs qui rend le plaisir des pilules encore plus vague et minuscule. Manière de tripoter « du » concept dans une poudre d’escampette plus que de perlimpinpin et de prouver que le leurre vit au dépend de celui qui le regarde. Vu des meurtrières de l’œuvre son pas de porte est désert.