L’école du regard ou la photographie de « genre ».
Rania Matar, « A fragile Balance », en mai 2016, Fort Point Art Comunity, Boston.
« She Who Tells a Story : women photographys from Iran and Arab World », National Museum of women in the arts, Washington D.C., du 8 avril au 31 juillet 2016.
Existe-t-il une photographie féminine et une photographie masculine ? Souvent la question est glissée sous le tapis au « simple » titre que la photographie est – ou n’est pas. Voire… Rania Matar prouve le contraire : photographiées par des hommes ses femmes enfants pourraient devenir suspectes surtout à une époque où la morale (ou son hypocrisie) fait feu de tout bois.
Il est pourtant à noter que le regard d’une femme ou d’un homme sur un tel sujet change celui du spectateur. D’abord parce que la photographe cultive une certaine distance et parfois un jeu. Et lorsque Rania Matar « commet » une photographie a priori plus provocatrice et suggestive il s’agit de montrer comment l’« adulescente » dans une ère du tout médiatique est réduite à une chair à fantasme. L’artiste le dénonce de manière plus subtile que fractale. Certains sans doute ne feront guère la différence. Y parvenir serait néanmoins pour eux une belle école du regard.