L’attente que la venue efface.
Christian Renonciat, « Œuvres en noir », Galerie Olivier Waltman. Paris, du 1 au 30 octobre 2016.
Il existe deux regards : l’un qui se répand au dehors où il crée le visible et son volume, l’autre qui se répand à l’intérieur pour y développer le visible dans la coulée « bruissante » de l’air noir. L’imagination de Christian Renonciat nage dans cet air là et s’y révèle comme une image dans la chambre obscure. L’intimité y devient l’invisible, l’impénétrable. L’imagination est à la fois dans l’épaisseur physique mais aussi surface alvéolée. Elle fait sortir le ténébreux, l’invisible. L’épars et l ‘homogène y joue à plein.
L’artiste ne cherche pas à y entériner le réel sous le simple joug de la nostalgie. Il fait de ses œuvres un défi et non un leurre là où au paysage fait place une compacité indécidable animée de tensions qui tournent autour de l’énigme de la présence afin de déboucher sur de la béance. Elle est aussi bien retour que capture, fermeture sur le fantasme qu’ouverture sur une autre image, sur un autre inconnu. L’artiste le maintient en suspens : aigu et lancinant il est gage d’espoirs mais de bien des doutes aussi…
Image à la Une © Christian Renonciat – Black Froissé, Bois d’ayous vernis noir, 56 x 77 cm.
