Mettre les montres à l’heure.
LIVRE « Une lettre, un suspens » par Kristell Loquet aux Éditions L’Atelier Contemporain.
Kristell Loquet a su saisir sa « chance d’être heureuse ». Cela ne se fit pas sans mal – vu l’écart d’âge avec son partenaire. On dit : « Il y a un âge pour tout » ou bien « Il a passé l’âge ». Comme si on avait nécessairement l’âge de se taire quand on est enfant, le plus bel âge quand on a 20 ans. Et l’auteure d’ajouter : « Quand on est vivant, tout est sans âge, tout est sans mesure. Notre vie peut avoir toutes les tailles. Quand on est vivant, il n’y a plus d’échelle uniforme de mesure à notre propre vie car c’est alors à chacun de la rendre infime ou infinie. ».
Certes l’histoire d’amour commença – comme la plupart d’entre elles pas hasard. C’est ce qui en fait le charme. « Difficile de s’imaginer comment un instant peut bouleverser tous les précédents. Comment quelques minutes peuvent changer brusquement le sens d’une vie. ». Et cela est d’autant plus fort lorsque l’amant (Jean-Luc Parant) est un survivant qui a échappé à la mort par miracle.
Le rescapé – eu égard à cet état – va même jusqu’à renverser la donne initiale. Tout se passe « Au point d’inverser notre différence d’âge. Comme si je n’avais plus 34 ans de moins que Jean-Luc mais qu’au contraire il avait maintenant, à son tour, 39 ans de moins que moi ». Un jeu d’alternance et de complémentarité trouve ainsi lieu et place. La rencontre devient l’instant de la naissance et permet de comprendre aux autres et même au plus sourd ce qu’il en est de l’amour.
Image à la Une © Éditions L’Atelier Contemporain.
