Les anges qu’on dérange.
Inge Prader : « stylebible of the life ball », Annual AIDS’ charity event, Vienne (Autriche) 2015.
Parce qu’elle revisite les « figures de cire » de Gustav Klimt. Il existera sans doute des intégristes de l’art pour blâmer Inge Prader. Outrepassant ses droits, elle transforme la peinture en chair mais pas en « charcutière ». Ce serait méchant autant pour ce métier comme pour celle propose l’ironisation la plus intelligente des travaux décoratifs et monumentaux de Klimt.
Les mythologies et les symboles sont personnifiés par la photographe selon un imaginaire et une technique tout sauf passéistes. Aux « cantiques » du peintre répond la prière supérieure qui l’emporte sur la dévotion religieuse qu’on accorde à l’art. L’objectif est simple mais outrageusement ambitieux : déplacer le spectateur de l’éther d’un art symboliste et ses aspirations d’absolu vers les tensions existentielles et abyssales. Tordant les critères de la mode du temps de Klimt comme de ceux de notre époque Inge Prader offre un autre point de vue sur la beauté par un filtre qui distille une liqueur paradoxale.