Jours étranges

Redonner vie à un héritage vital.

Dominique Bagouet fut une des figures marquantes de la danse contemporaine, un de ces pionniers qui dès la fin des années 70 participa à ce mouvement de renouveau et d’émancipation de la nouvelle danse française. Souvent appelé « l’enfant terrible » par la presse, il laissa un héritage vital. C’est de cet héritage dont Catherine Legrand s’empare aujourd’hui en redonnant vie à Jours étranges, une des dernières créations de Bagouet.

Sur un plateau habillé d’enceintes au côté rétro en fond de scène, quelques notes planantes commencent à plonger doucement le spectateur dans une atmosphère entre deux-temps. La musique extraite de l’album des Doors, Strange days a, à elle seule, valeur de mythe. Les paroles en disent déjà beaucoup et les accords semblent être en symbiose avec le mouvement des corps de six interprètes féminines dont les personnalités se dessinent et s’affirment tout du long de la pièce.

L’œuvre est mise à nu. Le plateau est pris comme espace de création, de travail, de transmission mais également de dualité parfois. Dans un échange permanent, le public peut percevoir de l’humour, de la virtuosité, de l’exubérance voire de l’impertinence.

Trouver sa forme d’expression, de beauté, en se libérant des carcans établis, et affirmer sa singularité et continuer sans cesse à expérimenter, tel est tout ce que le spectateur peut percevoir dans Jours étranges. Cette pièce, absolument jouissive, est culte(issime).

Photographie à la Une © Caroline Ablain.

Kristina D'Agostin

Rédactrice en chef de Carnet d'Art • Journaliste culturelle • Pour m'écrire : contact@carnetdart.com

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