Musilac Jour 01

Maceo Parker

C’est à Kinston, le 14 février 1943, au fin fond de la Caroline du Nord, que Maceo Parker voit le jour. Parents chantant dans une chorale de Gospel, oncle fondateur du groupe Blue Note, frère talentueux à la batterie ; une atmosphère de prédilection et autant d’ingrédients propices à l’expression de ce futur monument du jazz que deviendra Maceo. Passons directement à l’année 1964. L’équation est très simple : James Brown recherche un batteur pour son nouveau groupe. Le frère de Maceo est auditionné et sort rapidement du lot. Ce dernier insiste pour que son saxophoniste de frère soit lui aussi engagé. C’est ainsi que Maceo jouera pendant plus de 25 ans aux côtés du Godfather en personne, marquant de son doigté et de son souffle sulfureux l’histoire du Jazz, de la Funk et de la Soul. Il gratifia l’histoire de titre aussi accrocheur qu’envoûtant tel que Shake Eveything You’ve Got ou encore Life On Planet Groove, album qui marquera le point culminant de sa carrière solo.
La regard groovy que Maceo jette sur l’univers musical pourrait simplement se définir à travers cette phrase lourde de sens balancée de sa voix vibrante en introduction du tube Shake Eveything You’ve Got : « We’d like to do 2% jazz, 98% Funky Stuff ! ».

Shake Everything You’ve Got

Advanced Funk

François and the Atlas Mountains

Francois And The Atlas Mountains

Né en Charente-Maritime, François Marry est un artiste complet qui éclot d’abord sur la scène musicale bordelaise. Auteur et compositeur, il nous entraîne de sa voix lascive vers une pop lumineuse qui s’inspire autant de la poétique française que des rythmes rock et acides d’Outre-Manche. C’est d’ailleurs à Bristol que son groupe François And The Atlas Mountains voit le jour avant de séduire le public de l’hexagone. Une musique aux accents multiculturels qui surprend sans cesse, une envolée douce et lancinante, un artiste que l’on écoutera avec plaisir au fond de son salon. Le pari est aujourd’hui bien différent et nous attendons avec impatience de voir le résultat live au sein d’un festival aussi hétéroclite – parfois trop – comme Musilac. François, ne t’envole pas trop haut vers les toits du monde , nous sommes juste en bas de la montagne.

La Vérité

La Fille Au Cheveux De Soie

Shaka Ponk

Après dix années d’existence et un passage remarqué en 2012 à Musilac, les français de Shaka Ponk ont pris leur billet pour cette nouvelle édition. Leur musique inspirée de la punk et de l’électro ne manquera pas de remuer les foule, avec des titres comme Wanna Get Free ou encore My name is Stain. C’est joyeux, c’est fluide, c’est bien. En revanche, ce n’est pas sans un pincement au cœur, qui se transforme vite en consternation, que l’on apprendra leur récente nomination à l’Ordre des Chevaliers des Arts et des Lettres. Leur nom a sans doute sa place sur une liste de programmation de festival, mais ce nouvel écusson à leur poitrine en dit long sur le niveau et la qualité des honneurs culturels distribués en France. Shaka Ponk ; chantez, bougez, mixez ou criez si leur cœur vous en dit, mais s’il vous plaît, épargnez le notre si fragile.

Wanna get free

My name is Stain

M

M

Matthieu Chedid pour les intimes. Une icône de la scène pop française depuis 1997 et dont le style lunaire a déjà durablement marqué les esprits, avec des albums déjantés tel que Baptême, En tête à tête, Je dis aime ou encore Qui de nous deux. Auteur, compositeur, interprète et guitariste de génie, les plus grandes figures de la musique française ont déjà fait appelle à ses talents aussi bien au niveau de l’écriture, de l’accompagnement ou de la composition. On pense bien sûr à notre très chère Vanessa qui, espérons-le, osera cette fois – malgré la météo incertaine – se mouiller un peu plus les pieds que lors de son dernier passage à Musilac (concert annulé, donnant à Mika le champs libre pour réchauffer le cœur amer des festivaliers) . Habitué de Musilac, M est attendu avec une excitation non feinte, tant pour l’énergie piquante de sa musique que pour sa prestation live qui se base sur un jeu de scène généreux et une scénographie hypnotique. Nous retrouvons avec plaisir cet artiste un peu barré mais avec néanmoins une certaine appréhension le retour des éternelles groupies qui suivent leur machistador à la trace. Espérons que sa voix haut perchée pourra couvrir les orgasmes hystériques de ses obligées, évitant ainsi à nos pauvres tympans d’éclater dès le premier accord et à nos yeux vitreux d’assister à un remake d’un concert de Patrick Bruel, où le chanteur dirige simplement son micro vers la foule.

Machistador

Faites-Moi Souffrir

Kaiser Chiefs

Kaiser Chief

Du rock indé ! Une coutume à Musilac qui, rappelez-vous, a vu le jour sous cette idée, aujourd’hui quelque peu biaisée : Musilac, cure de rock ! Crée en 1997 sous le nom de Parva, puis renommé en 2003 Kaiser Chief, le groupe anglais est attendu depuis des années dans la cité thermale. Leur premier album, Employment, sorti en 2005, est un succès commercial et critique et leur vaut de remporter trois Brit Award en 2006. Porté par Rick Wilson, Kaiser Chief laisse planer dans nos mémoires le doux souvenir des années lycées, comme l’avait fait, de manière plus collégiale, Blink 182 deux ans auparavant. Leur passage sur scène s’annonce d’ores et déjà comme un évènement marquant dans l’histoire du festival. Quelques titres pour vous remettre dans le bain :

Ruby

I Predict A Riot

London Grammar

Electronica, trip hop, pop… Voilà comment nous pourrions classifier ce groupe anglais qui se présente pour la première devant la foule des septiques de Musilac. Des termes barbares comme seul le milieu musical peut en imaginer, mais ces épithètes obscurantistes ne sauraient pourtant faire de l’ombre à la voix céleste de Hannah Reid qui nous emmène, à travers des titres comme Hey Now, Waisting MyYoung Years, ou leur reprise de Nightcall, vers des contrées lointaines à l’attraction hypnotique, bien au-delà de nos nourritures terrestres. Berceuse psychée, ponctuée néanmoins par le jeu énergique de Dot Major (clavier, percussions), London Grammar a de quoi séduire et se pose déjà comme une référence. Entrez lascivement dans leur smog, mais ne vous laissez-pas endormir.

Waisting My Young Years

NightCall

Fauve

Fauve, fauve, fauve… Je peux sans doute l’expliquer. Cela doit tenir de mon goût prononcé pour la jeunesse… Ou bien est-ce plus ancien ? Cela remonte sans doute à mes ancêtres, à une histoire, et il est certain – je ne voudrais pas vous mentir – que depuis celle d’Orléans, les voix de pucelles m’ont toujours attirées. Révélation musicale française pour certains, spoken words sous acide pour d’autres, porte parole d’une jeunesse égarée ou encore ovni ombré de mystère, une chose est sûre, Fauve a connu une ascension fulgurante (merci la première couverture des Inrocks ?), et a su imposer son style alambiqué à la (très sélective ?) scène française. Avec un seul et unique E.P nommé Blizzard sorti en 2013, la voix fuyante et criarde de Quentin Postel (désolé pour les fans, mais oui : ils ont des noms, ce ne sont pas que des êtres fait uniquement de rage et de son), portée par une instrumentale percutante et des textes crus non dénués de talent – constat sociétal navrant teinté de message d’espoir – leur musique révoltée a soufflé sur la plupart des Bataclans de France. Une prouesse en soit non négligeable. Réunis sous le collectif Fauve Corp., les cinq membres ont sorti leur premier album, Vieux Frères, en 2014. L’attente était sans doute trop forte et un goût amer s’insinue vite au fond de la gorge après la première écoute de leur produit qui sent déjà le réchauffé. Mais ne soyons pas trop dur envers cette bande de jeunes voyous, leur musique et leur réussite prouvent que la scène française peut encore se renouveler. Attention cependant à la valeur et à la pérennité d’un groupe qui a essentiellement évolué grâce au courant en eau trouble des réseaux sociaux. Fauve, si tu nous entends, ne miaule pas trop vite, Musilac attend lui aussi sa révolte.

Blizzard

Voyou

Jamaica

Entre pop, électro et rythme de rock garage, le duo français formé par Antoine Hilaire (chant, guitare) et Florent Lyonnet (basse, chant) a déjà fait une apparition remarquée à Aix-les-Bains en 2011. C’est avec leur tout nouvel album, Ventura, que le groupe revient cette année vers nous. Face aux autres artistes de cette journée, dont la notoriété serait sans doute moins justifiée que concevable, les anciennement susnommés Poney Poney, sont presque des inconnus. L’électro-pop est un genre très ouvert, et se distinguer tout en restant au niveau dans un pullulement parfois étouffant, reste un défit pour ce groupe qui compte néanmoins dix années aux comptoirs. Jamaica ne manque donc pas d’argument pour séduire et nous nous laisserons agréablement surprendre.

Two On Two

I Think I Like U 2

Bess

Guillaume Fanchon, auteur compositeur chanteur, a crée -Bess- en mars 2010. Matthieu Tarbouriech le rejoint à la guitare et c’est en duo qu’ils commencent l’aventure. Ayant déjà joué avec différentes formations, ils se sont retrouvés aux côtés de The Divine Comedy ou Nada Surf. Trois ans et demi plus tard, -Bess- cumule les 100 dates au compteur . En septembre de la même année, Bruno Buzan (Cali) rentre dans l’aventure pour accompagner le groupe et ainsi développer le projet au niveau national. L’année 2014 s’annonce plutôt bien pour ce groupe qui sent bon le Sud Ouest.

Everybody Wants To Have A Good Life

Gdwers

Vous aussi, vous avez essayez, sans succès plus probant qu’émettre un grognement gutturale, de prononcer le nom de ce groupe. Il nous vient d’un patois picard signifiant « petit dernier »… Dit comme cela, rien de bien alléchant, mise à part pour les chanceux ou les obstinés des plaques d’immatriculations qui savent situer la Picardie. Ne nous trompons pas, ce trio français psyché a de quoi séduire avec les questions réponses que se livrent dans une harmonie lancinantes guitare, clavier et trombone. À travers ce groupe d’outsiders, Musilac parvient à justifier sa volonté de tremplin pour de jeunes musiciens talentueux comme Gdwers. La découverte est à portée d’enceinte.