Sacré et quotidien

PRESCRIPTION CULTURELLE

EXPOSITION « Sacré et quotidien – Le fait religieux dans le quotidien savoyard du 18e siècle à nos jours » jusqu’au 07 janvier 2019 au Palais de l’Ile, Musées d’Annecy.

Le Palais de l’Ile présente une exposition sur le fait religieux à Annecy du 18e siècle à nos jours. La pratique quotidienne est illustrée par une collection importante d’objets cultuels, des trois religions monothéistes. Coexistence réussie.

Voici une proposition des plus originales, elle interpelle à l’heure où parler du sacré devient sacrément compliqué. L’équipe du Palais de l’Ile répond ici à sa mission de service public. « Et si nous sommes dans un lieu laïque, nous rendons compte de la pratique religieuse comme fait social, sous l’angle du quotidien, en s’adressant à la population du territoire », soutient la direction des lieux. Alors, oui, toute cette matière a sa place ici.

Lors du vernissage de l’exposition © Souhir Saadaoui.

Annecy, la Rome des Alpes.

D’emblée, on apprend qu’Annecy fut l’une des villes les plus religieuses de France. Elle était même appelée Rome des Alpes, grâce à un certain Saint François de Sales. En pleine contre réforme, l’église catholique prend donc un coup de jeune, entrainant dans son sillon la fondation ou la rénovation de lieux religieux importants comme l’église Saint François de Sales, la Cathédrale Saint-Pierre et plus tard la Visitation. Au 18e siècle, puisque c’est à partir de cette époque que s’inscrit l’exposition, jusqu’à nos jours, on découvre la pratique religieuse des habitants de ce territoire ; les croix de mission, les croix d’indulgence, les répliques de grotte de Lourdes, la mémoire des rogations, des Fêtes de Dieu, des pèlerinages locaux ainsi que les objets de dévotion privée permettent de comprendre cette civilisation rurale encore imprégnée du religieux jusque dans les années 1940.

Intrigantes boites de nones.

Trois caissettes vitrées contenant une scène miniaturisée, représentant une religieuse dans sa cellule, sont exposées. Un moyen, pour ces religieuses cloitrées de représenter leur quotidien et de créer un lien spirituel avec leur famille. Les premières apparaissent au moment de la Réforme des carmels et de la création des Visitation-Sainte-Marie (XVIIe siècle) elles disparaissent au XXe siècle.

Avec l’arrivée des populations venues du Maghreb dans les années 60, puis de Turquie et des pays de l’Est de l’Europe, la pratique de l’islam se développe sur le bassin annécien. Des objets cultuels ; tapis de prière, chapelets et autres bibelots ramenés du pèlerinage à la Mecque ont été confiés par des Annéciennes musulmanes. Les autres collections, particulièrement fournies, ont quant à elles été prêtées par Sophie Sesmat, experte en art et tradition populaire, et Thierry Pinette.

Image à la Une © Triptik.fr.

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