La violence faite aux femmes.
Ayana V. Jackson, « Photo London », du 19 au 22 mai 2016, Somerset House, Londres.
La photographe Ayana V. Jackson explore l’identité de la femme africaine dans son continent d’origine comme au sein de la diaspora. Elle utilise divers genres plastiques et médiums : reportage et portrait, performance et travail en studio. Riche de ses études en sociologie l’artiste reprend l’histoire de la représentation photographique du corps noir et propose – parfois en mettant en scène le sien – une critique des photographies coloniales, leur violence et leur feinte d’érotisme ambigu.
Les œuvres de l’artiste basée à Johannesburg et à New-York traversent peu à peu le monde. Les femmes y évoluent dans des scénographies sourdement tourmentées. S’y mêlent douceur et violence, parfois même l’ironie et érotisme dégagés d’inhibition, de peur, de préjugés entre une forme de maniérisme et de minimalisme figuratif. Au regardeur de faire preuve d’un regard attentif et d’intelligence.
Loin de tout effet de nostalgie, les prises créent une revendication qui projette hors des limites du déjà-vu. La représentation figurative se métamorphose en re-présentation. Les choix des prises imposent une vision aussi cruelle, insolente que poétique et critique. Il ne s’agit plus de voir l’image comme une chimère à enrouler du fantasme mais de créer jusque par le spectacle de la nudité une réflexion : la remise en scène d’une femme noire (jouée par l’artiste) pendue en est le plus cruel et sidérant exemple.
Art and you – God Help The Child
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