Échappées Belles.
LIVRE « L’imitation de Bartleby » par Julien Battesti dans la Collection L’Infini, Éditions Gallimard.
Dans un tel roman le monde continue sans le narrateur étudiant en théologie coincée par la fin du livre qu’il est en train d’écrire. Il ne bouge presque plus à cause d’un traitement qui lui donne une autonomie inhumaine ou christique. Il le coupe du monde en ses cogitations. Bien des choses s’enchainent du côté de la mort de manière sordide. On croise aussi Michelle Causse, théoricienne féministe et traductrice, a choisi de « dénaître » en mourant par suicide assisté le jour de son anniversaire.
Le livre est plutôt bien écrit mais tous les éléments disparates sont filés de grosses ficelles. La juxtaposition est lourde et téléphonée dans une paraphrase du héros de Melville et sa difficulté d’être. La désolation devient moins la crème que le pot qu’il fouette.
Il existe pourtant une belle sagesse : nous sommes par les livres que nous avons lu. Et l’auteur crée une suite de correspondances qui ne sont pas désagréables tant s’en faut – le tout entre ironie et dérisoire.
Cela est plutôt intéressant voire plus par delà une certaine froideur dans un croisement inédit et qui remet en vue à la fois Melville (qui n’en n’a pas besoin) et surtout Michelle Causse (qui elle mérite un tel coup de pouce).
Image à la Une © Éditions Gallimard.