Francofolies de Montréal 2015 – 19 juin – Entrevue Geneviève Racette

Geneviève Racette est une une jeune chanteuse de la scène montréalaise. Après un premier EP sorti en 2014, elle prépare un premier album. Sa voix chaude et singulière, ses mélodies accrocheuses et son style acidulé à la sauce pop-folk font d’elle un talent à suivre.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Geneviève Racette, je viens de Montréal. Je fais de la musique depuis longtemps, j’ai toujours chanté, mais ça fait environ trois ans que j’ai un projet avec mes compositions.

Tu joues d’un instrument ?

Oui, je m’accompagne à la guitare. Ça fait onze ans que j’en joue. J’ai appris par moi-même, dans ma chambre, adolescente en crise avec le besoin de s’exprimer. La guitare, ça m’a aidée.

Quel âge as-tu ?

J’ai vingt-quatre ans.

Tu as fait l’école de Granby, c’est ça ?

Oui, j’ai fait l’École Nationale de la Chanson de Granby en 2012-2013, j’ai donc eu mon diplôme en 2013.

En quoi consiste cette formation ?

Avant ça, j’avais étudié pour apprendre la théorie de la musique et la technique vocale, toutes les choses théoriques et techniques. Quand j’ai fini cette école-là, je me cherchais quelque chose à faire qui était plus créatif, plus axé sur la chanson, les paroles, ce que je voulais vraiment faire.L’École Nationale de la Chanson de Granby, c’était parfait pour moi. Ce sont dix mois d’apprentissage sur la chanson, c’est axé sur quel artiste tu es, qu’est-ce que tu veux présenter, qu’est-ce que tu veux dire, de quoi tu veux avoir l’air. Ça m’a vraiment aidée à trouver qui je suis comme artiste.

Ça dure dix mois, il faut déménager à Granby, c’est un peu plus la campagne qu’à Montréal. C’était spécial. D’habitude, c’est le contraire : les gens partent de la campagne pour aller en ville.

C’est bien d’être isolé pour créer, non ?

Oui. Au début, ça me faisait un peu peur— c’est pas si loin, c’est à une heure de Montréal —, mais c’est quand même complètement différent. J’avais mon premier appartement, deux colocataires : uniquement des choses très nouvelles pour moi. Comme on dit en bon français québécois, ça m’a poussé dans le cul !

Y avait-il de l’émulation ?

Oui, mais ce qui est le plus important, c’est que c’est un endroit où tu peux essayer des choses, ce que tu vas faire là-bas n’est pas gravé dans l’histoire. Tu veux essayer une chanson plus énergique alors que tu ne fais jamais ça ? Vas-y ! Là, c’est le moment où tu te testes devant des gens qui font la même chose que toi, qui sont bons pour te dire ce qui te ressemble le plus. Il n’y a pas de compétition, c’est vraiment plus de l’entraide.

Est-ce que ça continue après l’école ?

Oui. On se voit tous, c’est un peu comme une famille. Même avec ceux qui n’étaient pas de mon année, il y a un lien. D’ailleurs, Damien Robitaille a été aussi à l’école nationale de la chanson [Geneviève Racette joué en première partie de Damien Robitaille le 20 juin.]. Du coup, quand je l’ai rencontré, la première chose que je lui ai dite, c’est que j’y suis allée aussi. Le lien reste longtemps.

Est-ce que c’est un endroit important pour se faire un réseau dans la chanson au Québec ?

En chanson, c’est sûr que ça aide beaucoup. J’ai été chanceuse parce que j’ai eu deux endroits pour me faire un réseau : quand j’ai étudié en musique au Cégep de Saint-Laurent, j’ai rencontré les gens qui m’accompagnent ; à l’école de Granby, c’était plus des auteurs-compositeurs, des gens qui font la même chose que moi.

Qu’est-ce qui t’inspire quand tu écris tes chansons ?

J’écris sur ce qui m’arrive dans la vraie vie. J’ai du mal à inventer des histoires, mais j’essaye. En ce moment, je suis train d’écrire pour mon premier album, alors j’essaye différentes tactiques, mais je reviens toujours à quelque chose qui s’est passé dans ma vie, à mes émotions. J’aime quand c’est le plus vrai possible. C’est ce qui me touche quand je chante les chansons, après.

Donc tu as un album en préparation ?

Oui, je suis en train d’écrire mais on devrait commencer bientôt à enregistrer. J’ai vraiment hâte de sortir du nouveau matériel. Ça ne fait pas longtemps qu’on a sorti mon EP, c’était le 14 mai 2014, mais je suis tellement excitée de présenter plus de chansons ! Tu sais, il y en avait juste quatre sur l’EP. Je suis heureuse de pouvoir vous en montrer plus.

Est-ce qu’il y aura une évolution au niveau des musiciens qui t’accompagnent, du son, du style, ou est-ce que tu restes dans la lignée de l’EP ?

Ça va être semblable à l’EP, mais c’est sûr que ce sera développé autrement. Il y a un petit côté country en moi qui s’est développé depuis un an. Mon guitariste joue du pedal steel, c’est comme de la slide guitar. Pour moi, ça a tellement un beau son, c’est inspirant, et puis mon guitariste a un son country. Tout ça fait que j’essaye de mettre davantage cette touche, mais ça reste Geneviève Racette.

Tu as un son assez pop, non ?

Je dirais plutôt pop-folk, quelque chose comme ça !

Est-ce que c’est la première fois que tu joues aux Francofolies de Montréal ? Qu’est-ce que ça représente pour toi de jouer ici ?

C’est la première fois que je suis programmée aux Francofolies. J’ai fait un concours qui s’appelle L’Étoile montante Ford en 2013, je crois. J’ai été finaliste et j’ai chanté sur la scène Ford. C’est une très grosse scène, j’ai chanté deux de mes chansons et c’était super cool. Mais c’est la première fois qu’on m’a appelée et qu’on m’a dit : « Veux-tu faire un spectacle aux Francofolies ? ». J’étais très contente. Et puis pour moi, les Francofolies, c’est l’été, c’est la culture montréalaise, tout le monde se rassemble pour aller voir des spectacles, même des gens qui normalement n’y vont pas. J’étais tellement contente qu’ils m’appellent pour me programmer, surtout en première partie de Damien Robitaille parce que justement, on a un lien par l’école, et puis j’aime ce qu’il fait. J’ai très hâte de voir son spectacle en solo.

Est-ce que tu as un message pour la France ?

J’ai très hâte de venir, j’espère que je vais pouvoir ! Et s’il-vous-plaît, accueillez-moi, donnez-moi du pain, du vin et du fromage, j’aime vraiment beaucoup le fromage, je suis une fan ! Donc préparez le fromage, je m’en viens !

Geneviève Racette – Bricolage (acoustique)

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