Émilie Jouvet

Transpartances.

Images de printemps, Galerie François Deneulin à Barraux (Isère) du 6 février au 26 mars 2016, « Too much pussy » (film 2016).

Eloignées des diktats de la beauté classique, les silhouettes shootées ou filmées par Émilie Jouvet n’ont parfois pour habits d’officiant(e)s que leur nudité. Les orgues à prières sont remisés : surgissent d’autres impositions des mains tandis que de drôles d’oiseaux et d’oiselles gazouillent. Personne dans l’œuvre, de dieu, ne redoutent le tonnerre. Au besoin l’artiste construira pour lui un théâtre sadique ou masochiste. En tout état de cause les narrations vidéographiques ou photographiques ouvrent un univers où grotte et chapelle prennent un autre sens. Il est à parier que certaines y descendraient bien chaque soir mais sur la pointe des pieds, craignant que des voisins les surprennent…

Émilie Jouvet 01Émilie Jouvet s’intéresse aux corps « autres » ; « ceux qui prennent de la place, ceux qui tachent, ceux qui piquent, ceux qui dévorent, ceux qui jouissent comme bon leur semble, ceux qui vieillissent et ceux qui s’auto-transforment, ceux qui sont libres et sauvages ». L’artiste propose donc une image du corps différent, de la sexualité politique, féministe pro sexe, queer et lesbienne. Par ses sacrées gamines, Émilie Jouvet mettent en exergue le hasard des genres dont elle veut casser les ostracismes. Les corps s’enchaînent comme des répliques. Les ogres et les pervers narcissiques et passifs sont vaincus. Personne pour tirer les rideaux sur la scène habituellement cachée. Émilie Jouvet à l’inverse tire les ficelles d’un étrange conte de « fées ».

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