Absalon – Treize histoire de bêtes

Oh la vache !

Andoche Praudel est un parfait irrégulier du langage. Il est fasciné par les femmes et l’animalité. Mais il ne confond pas les deux. Si dans un texte précédent sa Madeleine « vendeuse de bas à Terrasson » plongeait ses jambes longues dégainées dans l’eau froide il n’était pas question de noyer le poisson. Ses gambettes ne la réduisaient pas en sémillante truite schubertienne.

Si l’auteur précise que tout être «ne peut être une bête brute sans un atome de méchanceté » il ajoute que les animaux sont aussi innocents que lucides. Entre autres les ruminants : « Les passant n’ont pas de mystère pour les vaches, les chèvres ni les moutons – pour les girafes non plus » rappelle l’auteur. Dans ses treize fables le seul théâtre du vrai est celui qu’on tient comme faux car l’écorce du réel est aussi inconséquent que l’aurore.

Il faut donc selon Praudel vivre le jour comme tout le reste : sans vérité. Dans ce but ses contes restent des méditations drôlatiques où personne ne se fait de cadeau. Les belles-mères insupportent les compagnes de leur fils  : à cause d’elles les premières doivent se passer de l’inceste – ce qui est pour certaines mégères non apprivoisée un comble, une insanité freudienne. Pour autant l’homme ne possèdent que peu de consistance : il faut pour combler son épouse un amant plus vivifiant : taureau, cheval qu’importe. En avant, toutes.

Andoche Praudel, « Absalon – Treize histoire de bêtes » aux Éditions Manucius, Paris, 126 pages, 13€, 2016.

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