Cher, très cher, admirable et charmant ami

Les spécialistes.

LIVRE « Cher, très cher, admirable et charmant ami… » Correspondance 1956-1961, entre Georges Perec et Jacques Lederer aux Éditions Sillage.

Le mot « ami » n’est pas suffisant pour définir la relation qui réunit et selon les mots de Perec « deux magnifiques connards ». À cela une raison majeure : les histoires d’amour (enfin presque) qui constellent ces échanges et dont cette nouvelle version non expurgée et gonflée de lettres inédites (les concernées étant désormais disparus) en offre toute la dimension. Lederer est l’aîné des deux correspondants ce qui ne l’empêche pas de considérer le futur auteur des Choses comme un grand frère.

Georges Perec © DR.

Toutefois cette correspondance ne se limite pas aux affres de deux cœurs qui s’enflamment comme des allumettes. Les remugles de la déportation et de morts qui ont touchés les écrivains via la Shoah planent. Néanmoins ce qui donne aux deux jeunes hommes la puissance de leur écriture tient au corps (et parfois le cœur) des femmes restent centraux. Il fait sel de deux compères qui se voudraient experts de l’amour mais n’en sont que des valets incapables de se tenir à carreau. Ils voudraient au nom de l’amour pouvoir s’en passer à condition de savoir s’en « servir ». Ce qui n’est pas le cas.

Image à la Une © Éditions Sillage.

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