De l’amour du Maghreb.
Ce mercredi 27 janvier marque le début du le festival de cinéma du Maghreb (Tunisie, Maroc, Algérie) Clap Maghreb, organisé par l’association annécienne Plan large, jusqu’au 02 février 2016.
9 films, projetés dans 11 salles du département, 5 invités et beaucoup d’amour….
Le cinéma du Maghreb est un miroir palpitant de la réalité des sociétés de ces pays, et l’association Plan large, depuis 6 ans, parvient à en projeter le reflet avec ténacité et amour. Oui amour, car il faut beaucoup, beaucoup d’amour pour montrer ce cinéma, pour le projeter, pour le faire vivre aussi. Un cinéma qui agite les consciences et les idées bien reçues. Les réalisateurs, les acteurs, les producteurs et les équipes de tournage ne manquent pas d’amour, eux, en premier lieu ; ils se démènent avec souvent très peu de moyens pour faire leur job, pour faire du cinéma libre, que nous avons la liberté de voir, que nous allons vivre, ces quelques jours, avec passion. Clap Maghreb nous donne une occasion de changer, d’élever notre point de vue, d’être un peu moins ignorant et un peu plus amoureux de cinéma.
Ça bouge.
Il a raison, le président de Plan large, René Richoux quand il écrit, dans son édito que « le cinéma du Maghreb bouge : les films y sont risqués, d’une sincérité hors norme, d’une forme généreuse qui déroute souvent notre sage cinéphilie ». Soyons donc dérangés, soyons bousculés, allons nous chercher dans nos propres retranchements, allons voir ce cinéma, et disons-nous que cela en vaut la peine. Une pose cinéma s’impose, éteindre BFM, et ouvrir les yeux sur ces sociétés qui vivent une configuration post révolutionnaire tout à fait inédite, oscillant entre désir de liberté et d’émancipation, et menace d’un obscurantisme religieux galopant… Mais pas seulement car le monde n’est pas binaire, et encore moins le monde arabe.
Le cinéma du Maghreb nous ouvre les yeux sur ses nuances, à l’instar de ce film de la réalisatrice tunisienne Leila Bouzid, « À peine j’ouvre les yeux », projeté actuellement à la Turbine de Cran-Gevrier, comme un détonateur de conscience et un lancement réussi du festival Clap Maghreb.
Voilà la liste des 9 films programmés dont 1 court métrage :
– « 10949 femmes » de Nassima Guessoum (documentaire),
– « Bastardo » de Nejib Belkadhi,
– « Contre-Pouvoirs » de Malek Bensmaïl (documentaire),
– « Exit Maroc » de Sean Gullette,
– « Fièvres » de Hicham Ayouch,
– « L’Oranais » de Lyes Salem,
– « L’Orchestre des aveugles » de Mohamed Mouftakir,
– « Les Terrasses » de Merzak Allouache,
– « Père » de Lotfi Achour (court métrage).
Tout le programme, les salles, les rencontres sont disponibles ici et voici un petit avant-goût en regardant la bande-annonce du festival réalisée par Julien Chorier.
