SOS Amor.
David LaChapelle, « Inscape of beauty », Ara Modern Art Museum. Séoul du 18 novembre 2016 au 17 février 2017.
David LaChapelle propose un dispositif de transport de la photographie du réel à sa transfiguration. Le présent est « rafraîchi » par altération des objets comme des sujets. Cette situation cristalline devient une vision baroque, surréaliste par la création d’images virtuelles dans des dispositifs d’expérimentation. Elles dédoublent en permanence la perception par des séries d’images numériques, Il s’agit autant d’images-présences différentielles que d’images-mouvements ou d’images-temps. La présence se prolonge en actions. L’indicible s’accroche à la sensualité mais tout est passé à la machine à laver et avec essorage du plasticien américain découvert jadis par Warhol. Quittant le diapason des harmonies imitatives les prises subissent la singularité de dramaturgies en folie. Un territoire mental accordé aux images dites « pieuses » cède. Les évidences de ses contours aussi.
LaChapelle fait passer d’une obscure lumière à une lumière obscure dans laquelle le mythe est transformé en un sacerdoce barbare. Le « moi » starifié se trouve disloqué, fourbu, ironisé. Non seulement pour montrer le ridicule de la société du spectacle mais pour laisser apparaître sous la sanctification programmée ce qui étouffe l’être sous son image. Cette opération conduit dans des régions où l’ont ne reconnaît pas les traits habituels des « starifications » médiatisés. Contrairement à ses illustres prédécesseurs le photographe prouve que l’image peut être bien différente que celle qu’on aspire à retrouver en compagnie des icones au moment où LaChapelle quitte le monde des « peoples » pour celui d’inconnus. La photographie ne sert plus à rêver. Ou plutôt à rêver autrement. Elles présentent un spectacle où les acteurs ont oublié de se rendre et se trouvent travestis dans divers types d’alternatives et de bouleversements.
Photographie à la Une © David LaChapelle.