Eiko Hosoe

Conversion de l’éros.

Eiko Hosoe, « Barakei » à la Galerie Éric Mouchet. Paris du 27 octobre au 23 décembre 2016.

Toute l’attention portée par Eiko Hosoe – l’inspiré par la danse des ténèbres – à l’épiderme, s’exprime dans sa technique de la mise en scène autant que la prise de vue. Les deux sont stratégiques. L’image s’érotise au fur et à mesure que le corps parfois se présente pratiquement sous forme d’abstraction en ses agencements.

La photographie propose aussi l’extase de la pensée en une transgression réitérée des mises en scène : le but n’est pas d’informer mais d’évoquer. L’image apparaît non comme une reproduction : elle porte bien en elle l’idée d’un « objet » impossible qui serait son référent.  Elle implique un potentiel de projections et d’associations. Sa fonction même est de susciter des transferts et de donner au sujet l’impression d’une existence véritable.

© Eiko Hosoe.

© Eiko Hosoe.

En ce sens, l’image rend présente la réalité sous un double aspect : d’un côté, elle offre des situations signifiantes dans ce qu’elles ont de « visible » (gestes, qui ne font que donner une apparence concrète à des situations imaginaires), mais aussi dans leurs significations « invisibles ». Dans son articulation à la pulsion, la représentation implique la distinction entre un espace conscient et un espace inconscient. Le terme de représentation désigne alors bien plus que l’expression psychique des excitations fantasmatiques. Elle se prête à la figuration convertie et ambiguë.

Photographie à la Une © Eiko Hosoe.

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