Pour son deuxième jour, Musilac commençait enfin à retrouver, du côté du public, l’engouement des années précédentes : davantage de monde sur l’esplanade du lac et des artistes singuliers, qui prennent un vrai plaisir à venir jouer ici.
Dans la région, on ne les présente plus. Matt et Ian, les deux gaillards des Mountain Men ont, cette année, été invités à jouer sur le festival de leur région. Mountain Men, ça s’écoute vraiment très bien en CD. Mais rien ne vaut un bon concert live de Mountain Men : sur scène, la présence et l’énergie de folie de Mr Mat à la guitare et de Barefoot Ianno à l’harmonica est carrément exceptionnelle ! Comme à son habitude, dès les premières notes, le duo franco-australien blues nous emmène avec lui en plein road-trip, du blues de la Nouvelle-Orléans au rock, en passant par la soul. Les deux amis, qui prennent un vrai plaisir à jouer leurs titres les plus connus comme les chansons de leur dernier album, nous en donnent tout autant. Complètement habités lorsqu’ils grimpent sur scène, leur blues est véritablement enivrant, groovy et on en redemanderait encore trente minutes ! Car si chacune des prestations des Mountain Men est exceptionnelle et est un véritable moment de partage sincère (on commence à les connaître, ces gars là !) on regrette seulement de les avoir vu jouer si tôt et sur la scène pression live !
Elle était déjà montée sur la scène de Musilac en… 2010 ! Cinq ans plus tard, la jolie Béatrice Martin, dit Cœur de Pirate, avait hâte de revenir jouer ici tant elle dit en garder un bon souvenir. Alors, même si en début d’après-midi, aux balances, la canadienne semblait quelque peu malade, elle a tout fait pour le cacher à son public français, celui qui lui a fait confiance dès ses débuts. Pendant près d’une heure, parfois derrière son piano, l’artiste à la voix si particulière enchaîne les titres qui ont fait ses succès depuis Blonde et dévoile quelques morceaux de son nouvel album Roses attendu pour le mois d’août. Si Béatrice Martin semble avoir tourné une page de sa vie avec cet opus très attendu (la chanteuse est notamment devenue maman et a trouvé l’homme de sa vie) avec des « thèmes abordés qui n’existaient pas avant dans mon écriture car je me concentrais vraiment sur mes relations, sur mes amours, sur ce passé dont j’avais besoin de parler », pour certains moments, notamment en piano-voix, l’artiste semblait complètement projetée à nouveau dans son passé. Et l’ambiance nous a pris aux tripes, notamment sur Place de la République ou Francis. Impossible de ne pas avoir été touchée par ses mots – et surtout, ses maux ! – à ce moment-là et par le regard de l’artiste, complètement ailleurs le temps de cette chanson… ! Ce fut aussi le cas sur Francis. Cœur de Pirate profite donc de sa tournée des festivals pour tester également ses nouveaux titres, tantôt chantés en français, tantôt en anglais, son nouveau défi ! Mais finalement, peu importe la langue, car ça marche : le public semble conquis par cette évolution !
Mon coup de cœur de la soirée reste sans aucun doute Angus et Julia Stone, En un mot : envoûtant ! Le frère et la sœur s’étaient quelque temps séparés, menant chacun à bien des projets solo, mais réunis, il n’y a aucun doute : au vu des retrouvailles sur scène, et à leur live incroyable, autant dire que ces deux-là sont vraiment faits pour travailler ensemble ! Car chez Angus et Julia Stone, il y a tout : une véritable singularité dans les voix, un univers bien à eux, impossible de ne pas tomber sous le charme australien de ce duo qui combine le folk, le blues et l’acoustique. Un duo qui a voulu davantage d’électricité pour son nouvel album et pour qui le producteur Rick Rubin a lui aussi complètement craqué jusqu’à les prendre sous son aile…
