Le « petit » journal.
LIVRE « Kronos » par Witold Gombrowicz aux Éditions Gallimard.
C’est en 2013 que les « Wydawnictwo Literackie » de Cracovie annonce la sortie du journal secret de Gombrowicz. Rien à voir avec son « Journal » officiel et littéraire qui couvre les années de la presque fin 1953-1966, et où l’auteur de Ferdydurke, Trans-Atlantique, La Pornographie est fidèle à sa légende. À l’inverse ces notes secrètes réunies donnent des boutons à certains critiques. Cyrille Godefroy se lamente de la publication d’un tel tonneau de danaïdes, de « cette hideuse dépouille, de ce cadavre honni » et va jusqu’à accuser sa veuve de dénaturer par cette publication l’œuvre de son mari.
Il est facile de prendre pour des inepties et sans le moindre intérêt des notes qui n’étaient pas destinées à la publication. Peu à pas d’ambition littéraire à proprement parler. Toutes les remarques demeurent sèches, minimalistes Yann Moix dans sa préface souligne l’intérêt de texte : « Pour la première fois, on peut assister, en temps réel, aux effets du quotidien sur le génie gombrowiczien ». Sous l’anodin se « lisent » ce qui « fait » l’auteur : une certaine petitesse (qui ne l’est pas ici ou là ?), un don pour l’ennui, pour les aventures bisexuelles (occultées dans « l’autre » journal, les soucis d’argent de le publication.
S’y dégage comment l’auteur chancelle, dépérit. Lucide, Gombrowicz note : « Je pense à la mort et j’attends. Je n’ai rien accompli. Mauvais pressentiments pour l’année 1955 ». Mais néanmoins la vie continue, l’auteur rencontre sa future femme et une certaine énergie littéraire revient.
Image à la Une © Éditions Gallimard.