Los Angeles, une fiction

L’Usine à rêves.

« Los Angeles, une fiction », MAC Lyon, du 08 mars au 09 juillet 2017.

Vue d’Europe Los Angeles reste loin. Et lorsqu’il est sujet d’art et de littérature (à l’exception du cinéma) New-York vient d’abord à l’esprit. C’est oublier l’importance de la ville californienne. Sous le côté carte postale glamour, le climat enchanteur, l’industrie du cinéma, les stars, les plages, les surfers et le culte du corps se cache un itinéraire éloigné de l’entertainment et l’imagerie. L’exposition « Los Angeles, une fiction » – en réunissant l’œuvre de 34 artistes et de 84 écrivains – construit un autre paysage de la ville, une fiction de la réalité et des réalités de la fiction. Côté art se retrouvent les grands anciens (John Baldessari, Larry Bell, David Hockney…) et la nouvelle génération, à l’ombre subjective d’auteurs qui, sur une période de 50 ans, ont fabriqué la ville.

Ed Ruscha, Th e Back of Hollywood, 1977. Huile sur toile, collection MAC Lyon.

Ed Ruscha, Th e Back of Hollywood, 1977. Huile sur toile, collection MAC Lyon.07

Tricotant récits et images, l’exposition conforte à la fois Los Angeles en un statut de fiction mais elle fait aussi de la ville une réalité. La cité des Anges se retrouve assise entre deux chaises et entre deux mondes dans une contradiction assumée. Et jusqu’à la nudité, y prend un nouveau sens. Elle devient un concept et un travestissement en rapport avec l’architecture du lieu d’exhibition du corps humain. Si bien que les projections sur la ville renvoient à l’image de la mère, de la prostituée voire de la vierge dans ma mesure où la cité est mythifiée. Toute la culture dans sa dureté se retrouve sous la douceur trompeuse d’un lieu avec lequel les artistes et les écrivains savent jouer. Les oppositions s’accumulent et sont offertes. Le féminisme et la culture LGBT y est plus puissante qu’ailleurs. Mais la ville n’y adhère pas toujours et pas en totalité. Ce qui n’empêche pas à ses avancées culturelles de s’y poursuivre.

Image à la Une : Kenneth Anger, Inauguration of the Pleasure Dome, 1954-1978 Scarlet Woman (Marjorie Cameron) Vidéo, couleur, son Courtesy de l’artiste.

Be first to comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.