Maurizio Di Ioro et les crépuscules du corps

Maurizio di Ioro, « A Point Moving on a Crooked Curve », 2015.

Dans la partie de l’œuvre de Maurizio di Ioro où le photographe américain réinvente une narration de la rébellion, une implosion sourde suit sont cours là où tout semble entraîné au chaos mais où perdure des saisies proches de l’extinction de ses feux.

Maurizio Di Ioro et les crépuscules du corps (1)

Néanmoins la photographie garde une force poétique suggestive bien différente du style habituellement solaire voire commercial du créateur. La femme devient ce « petit bout de rien, ce petit bout de monde » (Beckett) dont elle est le dernier stigmate plus ou moins douteux dans ce qui représente une métaphore du manque ou de l’absence soulignés par leurs jeux implicites de séduction.

Maurizio Di Ioro et les crépuscules du corps (3)

Sous des angles audacieux un éros décliné loin du simple affect porte vers un autre rapport. Il ne s’agit pas d’embrasser le corps mais de l’envisager à travers diverses peaux tatouées qui le transforment en paysages crépusculaire en dépit de certaines poses « suggestives » au sein d’une errance statique. La photographie érotique devient plus complexe et radicale qu’elle ne l’est habituellement. Elle efface une sensualité primaire en portant des charges sémiologiques qui déconstruisent le nu.

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