Sébastien Lifshitz

Trans-versalité.

« Mauvais Genre » aux Éditions Textuel, Paris, 45 euros.
« Mauvais Genre, la collection Sébastien Lifshitz », jusqu’au 17 décembre 2016 à la Galerie du jour Agnès b. Paris.

Les clichés amateurs récupérés sur les marchés aux puces sur Internet, les images rassemblées par Sébastien Lifshitz rameutent les identités en déshérence qui trouvent dans la photographie un moyen d’exister. Uniforme de l’ordre social et normatif le vêtement y est chahuté : il offre la parure d’une marge qui transgresse la pression morale, politique et sociale. Le travestissement affirme une présence cachée. Soudain elle n’a plus honte d’elle et qui peut se revendiquer selon divers critères à dominante libertaire, libidinale, poétique ou politique.

Prisonniers de guerre français dans le camp allemand de Königsbrück © Sébastien Lifshitz.

Prisonniers de guerre français dans le camp allemand de Königsbrück © Sébastien Lifshitz.

Rappelons qu’il fut un temps où les femmes qui désiraient s’habiller en homme devaient se présenter à la préfecture de Police pour autorisation. Pour cette raison les photographies qui faisaient courir la prison à leurs modèles étaient saisies en des espaces privés. Elles creusent de fait l’identité et font exploser l’âme par le corps qu’elle expose et qui s’expose à la prise et son étreinte. Existe soudain une autre chance de survie car la photographe en son travail particulier cherche de facto une forme de reconnaissance et de Rédemption par son exercice de provocation ou plutôt d’affirmation. Il s’offre au défrichage autant qu’au déchiffrement, à la revendication autant qu’au plaisir.

Photographie à la Une : Mauvais Genre, Sébastien Lifshitz.

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