Un homme pend

Full Death Metal Jacket.

Jérôme Bertin, « Un homme pend » aux Éditions Le Feu Sacré. Lyon, 2017, 48 pages, 9€

Le mal a besoin d’un domicile : le livre de Bertin le lui offre. Il est assigné là à résidence et ignore toute résilience. Fraîches ou non les chairs ne font pas tapisserie. Mais pas question de les refroidir en chambres mortuaires. Les corps en stock sont distribués selon une nomenclature qui n’a rien de mondaine (euphémisme) car il s’agit de voir les démons des maîtres qui nous embarquent dans leur galère.

Jérôme Bertin possède le mérite de voir le monde par le bas. Et sans forcément remonter aux périodes clés de l’histoire sur laquelle la bonne conscience se fait humaniste et générale. Il préfère le ras du sol là où ça pue la merde rarement soluble dans la littérature qui se veut toujours mentale et sérieuse (n’est pas en effet Artaud ou Beckett qui veut).

Jérôme Bertin.

Jérôme Bertin.

Mais Bertin dans cette parousie d’autofiction trouve sa propre voie d’excellence. La maladie de la réalité est dégagée de ses sparadraps d’idéalité. L’auteur multiplie le catalogue irraisonné des symptômes de ce qui devient le bestiaire humain des pestiférés. Chacun y demeure notre sœur, notre frère bref notre semblable – nègre blanc au service d’un dispositif qui réduit le monde à une cour des miracles. Et par son outrance bien charpentée l’écriture en fait raisonner le « death metal » comme la circulation panique des idées.

Image à la Une © Éditions Le Feu Sacré.

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