Patty Carroll

Fantômes que Fantômes.

Patty Carroll, « Anonymous Women ». Chez Daylight Books, 2017, 45 $.

Patty Carroll scénarise ses modèles recouverts d’étoffes luxuriantes et d’objets du quotidien. L’effet est à la fois sidérant et drôle. Manière de « montrer » le statut d’effacement de la femme réduit à ses apparats ou ses ustensiles de travaux ménagers. Tout est théâtralisé de manière enjouée au moment où la femme n’est plus qu’un ersatz, un rideau… Celui-ci est coloré, humoristique et critique. Le modèle devient quasiment une nature morte : seul ce qui la recouvre dit son appartenance à tel ou tel milieu.

© Patty Carroll.

© Patty Carroll.

L’idée de cette série qui se poursuit depuis plus de 20 ans est venue à Patty Carroll lorsqu’elle vivait au Royaume-Uni au moment où son identité était déterminée par son rôle réducteur de femme au foyer. Et l’artiste de préciser « dans cette culture, plus traditionaliste qu’aux États-Unis, le statut domestique a tendance à éclipser la personnalité et la profession de la femme ». Dès lors par ses montages la photographe a pu souligner l’effacement du féminin dans une objectivation entre rire et tristesse.

© Patty Carroll.

© Patty Carroll.

La femme trouve ainsi un statut qu’on attribue hâtivement aux musulmanes. Mais Patty Carroll souligne aussi combien souvent la femme a encore tendance à s’identifier avec son habitation, sa sphère familiale. La décoration peut devenir parfois sa seule obsession et par ces voilages l’artiste métisse le désir et la peur, les pulsions qui font tourner la tête : faute de mieux il ne reste alors qu’à l’envelopper pour la cacher…

Photographie à la Une © Patty Carroll.

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