Valérie Belin

50 nuances de gris.

EXPOSITION « ChinaGirls » de Valérie Belin, jusqu’au 22 décembre 2018 à la GalerieNathalie Obadia, Bruxelles.

Valérie Belin aime les vertiges. Elle les fait partager au sein de corps à neuf. Peut-être cherche-t-elle une fuite en eux, toujours est-il que l’occasion est belle de multiplier des erreurs de conduite du regards à travers des motifs aux nombreuses nuances de gris là où l’artiste scénarise trois modèles « déguisées »en geishas ou plutôt en « China girl » mot qui désignait l’actrice anonyme tenant la charte de gris pour étalonner la première image d’un film pour en faire des copies. Par extension, une « China Girl » devint le terme plus générique (on pense au titre de David Bowie).

Valérie Belin, Exhibition view of China Girls, Galerie Nathalie Obadia, Brussels, 2018.

Par un tel choc Valérie Belin montre comment le vrai surgit parfois là où on ne l’attend pas. Est-il au plus profond ou déposé à la surface ? Nul question de la savoir par le regard suspendu,volontiers mélancolique des femmes qui attisent ici, comme d’autres éléments du décor, le sentiment de suspense sublimé dans chaque scène imaginée.


Swan Neck Vase (China Girls) , 2018 © Valérie Belin.
Pigment print back-mounted on Dibond and framed with non reflect glass 177 x 134 x 5 cm (69 11/16 x 52 3/4 x 1 31/32 in) Edition of 6 + 3 AP

Elles dessinent un « paysage mental exacerbé grâce au raffinement de la mise en scène et à l’emploi du clair-obscur et d’un arsenal décoratif rococo.Cet art de la dissimulation et du travestissement est la marque distinctive des œuvres de Valérie Belin qui, depuis plus de vingt ans, continue d’explorer, entre rêve et vérité, entre fantasme et réalité, le champ des représentations possibles des êtres animés et inanimés.

Image à la Une © Valérie Belin, Exhibition view of China Girls, Galerie Nathalie Obadia, Brussels, 2018.

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