Comment pleurer dans une langue qui n’est plus la nôtre ?
Vénus Khoury-Ghata
J’écoute ce vieux poste de radio qui fonctionne encore avec des piles aussi grosses que mon pouce.
J’entends ces voix, ces paroles, ces discours, ce qui est censé être le reflet d’une pensée.
Non ça c’est sûr, « on ne peut pas aller contre le cours de l’histoire. »
Oui je suis d’accord, « si une chose est plus violente que la mort, c’est le temps qui passe, la vie que nous sommes obligés d’assumer… »
Depuis ce jour j’ai compris… j’ai compris que l’artiste montre la voix quand le tâcheron cherche l’approbation.
Ça y est, j’ai compris… j’ai compris qu’il n’y a qu’une chose d’intéressante au théâtre… du vivant, se sentir vivant.
Je devais sans doute faire cette vie mienne, j’espère qu’il n’est pas trop tard.
Il est évident qu’une nouvelle ère s’ouvre sur une cicatrice béante, que le monde renaîtra des cendres de cette génération que tout le monde fait semblant d’aimer.
Alors merde !
Merde à toi, minable qui ne parle pour ne rien dire.
Merde à toi, France que j’ai tant aimée…
Tu me fais peur et je ne supporte pas ce que tu deviens.
Merde à toi, province ou capitale engluée.
Voici venu le temps de l’émancipation, de sourire à la liberté que nous nous arrachons à nous-mêmes.
Parce que la véritable liberté c’est l’émancipation que l’on trouve dans les contraintes que l’on s’est imposées.
Suffisons-nous à nous-mêmes, le temps s’occupera du reste.
Peut être vous attendiez-vous à du romantisme ?
Vous en avez eu, même si vous ne vouliez pas de celui-là.