Lee Yeh-Lin

Nocturne chinois.

Lee Yeh-Lin, « Lianzhou Foto 2016 », jusqu’au 19 décembre 2016. Lianzhou, Guangdong, Chine.

© Lee Yeh-Lin.

© Lee Yeh-Lin.

Lee Yeh-Lin possède le mérite rare de décaper le miroir de l’autosatisfaction. L’autre qui s’exclut, se retire et se défile devient nous-mêmes à l’intérieur de notre frontière. Et soudain le rapport à l’altérité provoque un autre passage que celui, obligé, du désir. C’est pourquoi dans des lieux qui n’épargnent pas celle ou celui qui y est saisi, peut se demander si celui qui y est pris n’est pas celui qui croyait prendre. Franchir à rebours le seuil de l’enfermement revient donc à exister d’une autre façon. Chaque photo plonge dans le silence, l’abandon. Nous sommes en quelque sorte extraits de la pure illusion et de la simple transgression.

© Lee Yeh-Lin.

© Lee Yeh-Lin.

Franchir la frontière de l’œuvre revient à accepter de passer la limite de notre ignorance, d’accepter le saut vers ce qui échappe aux limites d’une raison et d’un désir répétitif. Par effet retour, cela engendre une peur inédite car soudain la réalité est noyée dans la nuit. L’être ne peut plus se suffire de sa propre délimitation : son ghetto, sa forteresse est remplacée par une autre irréelle qui se referme sur celui ou celle qui en devient la propre victime. La nuit devient une barrière qu’il faut traverser. Elle fait reculer le dehors vers la ligne d’un horizon par définition inatteignable.

Photographie à la Une © Lee Yeh-Lin.

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