Raphaëlle Lavaud Bonnard

Corps partagés.

Raphaëlle Lavaud Bonnard, « Passions suspendues », collection « Carnets d’artistes », Éric Higgins, Saint Jean de Mont, 2016.

Raphaëlle Lavaud Bonnard fait émerger de l’ombre des femmes selon une étrangeté magique, un érotisme particulier. Le vie semble affûtée, polie, mais tout autant sauvages, gravée de moment sans prix. Par démontage d’images – ensuite reconstruites – ou par création « primitive » la plasticienne signale un feu magnétique à travers les ondulations orphiques des femmes.

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Des artistes plus brutaux flanqueraient les femmes sur des cymbales mais rateraient leur coup. On se dit soudain que Raphaëlle Lavaud Bonnard donne aux Lilith comme à des féminités victoriennes des leçons d’idéalité ou d’inconduite. Plutôt que d’insister forcément sur le sexe l’artiste crée des envols au sein même du charnel.

Chaque œuvre rayonne de féminin. Une rivière de miel annonce un torrent de foudre. Et sous des pluies de braises l’infini du ciel demeure présent. Des combinaisons se conjuguent vagues contre vagues en intrépides gerbes.  Le partage des délices reste en sursis, en attente d’instants aussi charnels que mystiques. L’artiste en construit la provisoire dérobade dans un bâti de force et de fragilité. Chaque image semble déjà s’échapper en aveux incontrôlés.

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